mercredi 16 février 2011

L'orthographe est-elle soluble dans la technologie?



C'est cette question délicate que je vous propose d'aborder aujourd'hui.

En fait non, je vous l'impose. Mais passons. 

Loin de moi l'idée de vous faire la morale et de passer pour un vieux con mais n'avez-vous pas remarqué une augmentation drastique du nombres de personnes (jeunes et moins jeunes) n'étant tout simplement pas capable d'écrire le français correctement?

Je ne vous parle pas là des règles complexes d'accords et autres subtilités mais bien de notre langage courant.... Quelques exemples pour "recadrer" le débat: 

- é ou er? 
- J'écrirai ou j'écrirais?
- on ou ont?
- à ou a?
- et ou est?
- ou ou où (lol)?
- ...

Voyez-vous de quoi je veux parler?

Alors, à qui la faute? Liste des coupables usuellement reconnus:

- Les SMS
- Internet
- fassebouque
- le correcteur d'orthographe, qui, à l'image d'un antalgique, est purement symptomatique et ne s'attaque pas à l'étiologie de ce mal
- ...

Malheureusement, la vérité est probablement ailleurs.... Les règles nous permettant de faire le distinguo entre les diverses orthographes sus-citées ne sont-elles pas enseignées au primaire là où le SMS n'a -théoriquement- pas encore le droit de cité. Là où l'internet ne devrait avoir qu'une place ultra limitée, facebook devrait être proscrit et le correcteur d'orthographe..... du moins inconnu par les enfants de cet âge.

Alors, à qui la faute? Nous sommes bien obligés de nous retourner vers trois suspects s'imposant à nous:

- Les parents, origine et solution de pas mal de problème dans la vie de tout un chacun
- Les enseignants, trop souvent absents pour avoir un rôle actif dans notre histoire (sic.)
- La société, qui elle, a bon dos et s'impose souvent comme un "diagnostic" d'élimination.

La piste des parents ne nous amène pas à grand chose: s'ils ne savent pas écrire, ils ne peuvent guère aider leur progéniture à s'améliorer (c'est pourtant une des lois de l'évolution des espèces).

La piste des enseignants me paraît intéressante à creuser mais au-delà des apparences, ce "bras flasque du Ministère de l'Education", n'a que peu de prise sur les sujets paraissant importants à des illuminés parachutés à l'Everest d'un ministère par pur népotisme. 

Quand à la société, ce n'est qu'une représentation des relations inter-humaines voulue pour minimiser la possibilité de sortir des "clous" qui jalonnent le grégarisme humain. On dit bien "mis au ban de la société"?  

Nous nous retrouvons alors sans coupable évident mais avec des victimes en grand nombre. Problème. 

Comment allons-nous pouvoir résoudre cette équation à plusieurs inconnues avec précision mathématique?

"Mathématiques? Qui a dit Mathématiques?"

Nous tenons notre coupable. Enfin, surtout, nous avons l'arme du crime! Les MA-THE-MA-TIQUES!

Il devient alors évident que le coupable, loin des SMS et autres technologies dites "nouvelles" depuis une quinzaine d'années est la place et l'importance qu'accorde la formation scolaire (dans sa globalité, du ministère qui pond les programmes aux enseignants et proviseurs) à l'enseignement scientifique en général et mathématique en particulier.

A de nombreuses reprises durant ma scolarité, j'ai entendu cet adage sans cesse martelé comme une maxime "Sans mathématiques, Point de Salut!" ou encore "La filière S est celle qui mène à tout, celle qui forme l'élite [ne reculons devant aucune hyperbole] de la nation".

Les lettres, cet art désuet, est alors bel et bien relégué au rang de "science des ânes". 

Où voulais-je en venir?

C'est simple:

- Un étudiant de bon niveau en lettre a autant de mérite -si ce n'est plus- qu'un étudiant de bon niveau en sciences.

- Il faut arrêter de reléguer au rang de "fourre merde" les filières littéraires.

- Il faut revenir à une valorisation d'une orthographe de qualité, y compris en filières scientifiques (au sens large) et en post-BAC. Mieux:

- Il faut sanctionner la dysorthographie, quelque soit la filière. 

- Il faut cesser de fustiger les SMS et autres facebook, c'est une excuse bien trop facile puisque, par nature, difficilement "endiguable". 

- Retirons l'épaisse couche de merde qui occulte nos yeux et voyons la vérité en face: si l'orthographe basique se perd, c'est que nous tous, n'avons pas réussi à le retenir en y montrant le moindre intérêt ces vingt dernières années. 

Je vais maintenant arrêter de verser dans le vieux con, car je l'avais promis, et vous laisser méditer tout cela.

L'orthographe n'est donc pas soluble dans la technologie, du moins, il ne semble pas l'être d'avantage que la connerie. 

En conclusion, si l'orthographe est soluble dans quelque chose, c'est bien dans la connerie qu'il l'est!

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